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Lorsque l’on perd tout…



Soudain tout bascule. Tout ce qui était acquis, tout ce en quoi tu croyais, a disparu. Ton univers est devenu une tempête dont la fin semble improbable. Tu es seul. Même si d’autres sont là. Car seul toi connaît ta douleur et ta souffrance, les émotions qui te sont propres. La lutte paraît impossible. Inutile. A quoi bon ? Se laisser allez, disparaitre, est tellement moins épuisant. Tellement plus simple. Cela peut nous arriver un jour, à toutes et tous. Parce que rien de ce qui est ne sera même demain. Que nous reste-t-il ? Ces autres émotions qui sont notre ! La fulgurance d’un instant de plaisir, d’un émerveillement, qui ouvre un nouveau chemin neuronal. L’idée qu’il existe, même lointain, un autre monde, une accalmie, où les mots espoir, bonheur, sourire, ne seront plus des abstractions. Un être que cher que l’on tient à revoir. Une main qui se tend, sans rien attendre en retour… Alors tu relèves la tête. Alors tu essaye encore. Et encore. Parce que c’est certain aussi : la tempête aura une fin. Je n’ai pas vécu les affres des migrants. Mais j’ai connu bien des tempêtes et des pertes en vingt ans d’expéditions extrêmes. Et je sais l’importance de ces fulgurances d’espoirs sans lesquels notre statut d’humain n’a plus de sens. N’oublions jamais cela. Parce que si nous hésitons aujourd’hui à tendre la main, qui sera là, demain, pour nous la tendre ?

Lorsque j’entend des débats sur l’idée d’un « délit de solidarité », je me rend compte à quel point la perte d’humanité a diffusé son venin. Deux mots qui ne peuvent être utilisé ensemble. La solidarité n’est JAMAIS un délit. Elle est ce que l’humain a de meilleur, ce qui lui a permis de grandir et de résisté à toutes les catastrophes. Sans elle, nous ne sommes plus qu’une somme d’individu. Avec elle, nous sommes une espèce unie qui construis son futur grâce à l’incroyable diversité de talent que constitue les différents peuples. Heureusement, il semble qu’en dehors d’une élite malheureusement en perte de sens, la plupart des gens désirs sinon aider, du moins laisser vivre les autres. L’espoir est là. Ne le laissons pas s’éteindre.

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