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Série « Nos états d’être exploratoires » : la curiosité

Dire à quelqu’un que « la curiosité est un vilain défaut », c’est tuer sa capacité à l’imaginaire et empêcher en partie son cerveau d’être en état évolutif. Il faut rester curieux et curieux de tout.


L’un de nos problèmes sociétaux actuels – même si c’est aussi l’une de nos forces – vient de la spécialisation des domaines du savoir et de l’impression d’intelligence qu’elle peut donner. Un savoir énorme dans un domaine unique donne une expertise gratifiante mais également limitante : à un certain point, on pense, on voit, on mange, selon son domaine, et toute nouvelles informations est systématiquement évaluée sous le prime de ce domaine. Il devient très difficile de sortir de ce carcan pour observer les situations selon d’autres axes, voire d’avoir l’ouverture suffisante pour accepter les autres idées, admettre leur valeur, particulièrement si elle contredise sa propre expertise.


Paradoxalement, ces spécialisations empêchent aussi notre cerveau de se développer. Toute proportion gardée, si nous comparions notre cerveau à un corps : imaginons que nous sollicitons toujours et exclusivement le biceps droit. Il va se fortifier notablement. Mais très peu les autres muscles, créant un tel déséquilibre avec les autres muscles qu’ils travailleront très mal ensemble. Mais surtout, si la tâche initiale se modifie, et nécessite soudainement le triceps gauche, il est fort probable que vous ne puissiez pas la réaliser !

Le cerveau est bien plus complexe, mais l’idée est similaire. Si nous ne travaillons qu’un seul domaine, nous développons fortement les zones cognitives associées, et beaucoup moins, voire pas du tout, les autres.


Il n’est donc pas mal d’avoir un domaine de haute compétence bien entendu, mais il est indispensable de rester curieux à beaucoup d’autres, ouvert, prêt à la surprise, sans préjuger de l’intérêt ou non de quelque chose. Il suffit de faire régulièrement des choses nouvelles. Pas seulement entamer un autre calcul, aussi complexe soit-il, si vous êtes mathématicien. Mais véritablement se confronter à des éléments, des domaines encore peu connus ou inconnus de vous.

Cette disposition flexible cognitive, née de votre curiosité, est un outil prépondérant de l’explorateur qui sera régulièrement confronté à des phénomènes insolubles au premier abord. Cette crise nous démontre combien il faudra se réinventer dans le futur ! Alors, posons-nous sincèrement la question : quand est-ce la dernière fois que j’ai fait quelque chose de réellement nouveau ou qui m’a surpris ?


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