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Un plan de paix pour museler un monde...


Je parle ici de deux états. Israël et la Palestine, reconnus par les conventions internationales, qui doivent donc tous les deux être respectés dans leur droit, sans aucune ambiguïté ni remis en cause de légitimité, mais aussi dans leur devoir fixé par les mêmes conventions.

Or, le « plan de paix » proposé hier conjointement par Trump et Nétanyahou (voir le monde 29.01.2020) est loin de respecter les droits de la Palestine puisqu’il ne lui en donne absolument aucun : il reconnait unilatéralement la possession des terres colonisée par Israël, y compris celle que même Israël considère comme illégale. Il donne définitivement la vallée fertile du Jourdain à Israël pour ne laisser que des pierres à la Palestine. Un pays qui serait donc entièrement enclavé dans Israël, totalement émietté, sans unité, car miné de centaines d’enclaves coloniales, préservant cette impossibilité de déplacement des habitants. Les Palestiniens n’auraient en outre droit à aucune armée et plus encore devraient renoncer à l’avance à toute démarche devant des institutions internationales comme la Cour pénale internationale. En claire, Israël aurait tout pouvoir sur la Palestine, puisque, quel que soit les actes commis, aucun recours ne serait possible. Ce qui n’existe nulle part dans le monde aujourd’hui puisque le droit à se défendre est un inaliénable des droits de l’homme.

Imaginez que vous êtes dans une maison de deux étages et de 8 pièces, qu’un jour des gens viennent s’installer chez vous, dans 6 pièces et dans les escaliers, vous obligeant à leur demander la permission à chaque fois que vous voulez passer d’une pièce à l’autre ou emprunter les escaliers. L’accepteriez-vous ? Car c’est exactement ce qui se passe aujourd’hui en Palestine.

Après mes travaux en Palestine en 2018, j’avais écrit ce texte (voir ici) Il est devenu encore plus vrai malheureusement avec ce plan de paix…


Un geste qui semble s'éloigner de plus en plus

Rappelons qu’en 1947, après le plan de partition, les deux pays se partageaient à peu près la moitié du territoire de l’ex-Palestine et que très rapidement, en 1949, le territoire de la nouvelle Palestine à été réduit de moitié encore pour donner accès à Jérusalem aux Israéliens, ce qui semblait juste. Depuis pourtant, les colonies sauvages et illégales n’ont cessé de fleurir en Palestine, réduisant chaque année un peu plus le territoire accessible aux populations locales. Jusqu’à créer une aberration de déplacement, puisque deux voisins ne peuvent souvent plus se rendre visite en Palestine sans passer des heures de contrôles puisque traversant un « territoire » devenu Israélien. Aucune médiation, aucun plan, que ce soit après la guerre des 6 jours en 1967, après les accords d’Oslo en 1993, n’ont réduit les installations de colonies.

Nous ne pouvons ni ne devons accepter ce « plan de paix », conçu entre Trump et Nétanyahou sans consultation des Palestiniens (ce qui est déjà aberrant pour une médiation) et privant un peuple entier de ses droits élémentaires. Il n’est question ici ni de religions, ni d’antisionisme -je considère que les deux états sont légitimes- mais de droit humain et de paix, car ce plan, assurément, ne pourra que conduire à plus de guerres.

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