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Série « Nos états d’être exploratoires » : La Persévérance


Les défis face au futur sont immenses. Ils nous obligent à créer un possible environné de multiples impossibles. Je ne sais pas forcément le chemin. Mais je sais qu’il ne sera pas linéaire. Il faut l’accepter. Tout ne changera pas d’un instant et la « bonne » manière de faire n’est pas un panneau indicateur idéal qu’il suffirait de suivre. Nous allons essayer. Nous connaîtrons des revers. Tout ne fonctionnera pas. Nous serons découragés. Les impossibles paraîtront souvent plus puissants que le possible. Il ne restera souvent qu’une chose, une seule force : notre persévérance. Sans elle, aucun projet ambitieux n’est possible.





Il a fallu vingt ans à Magellan pour obtenir ses navires et partir dans ce qui sera le premier tour du monde. Autant à des centaines de milliers de femmes et d’hommes pour espérer un jour la lune. Churchill a connu la disgrâce politique avant de sauver l’Angleterre et Musk a plus souvent fait faillite que ce qu’il n’a réussi. A titre personnel, je ne suis ni doué ni talentueux pour mes projets. Ils sont laborieux, presque jamais aboutis du premier coup. En revanche, je suis persévérant. Il m’a fallu quatre tentatives pour parvenir à pénétrer dans la partie inexplorée de la cordillère de Darwin (Terre de Feu chilienne), plus de dix ans pour monter les bases du programme d’étude scientifique d’Adaptation Institute et dans d’autres domaines, plus de vingt ans entre l’envie et la sortie de ma première BD.


À quelques exceptions près, seuls les projets peu ambitieux parviennent à se concrétiser à la première occasion. Gagner en persévérance, c’est pouvoir accepter qu’il faille recommencer plusieurs fois et passer par de long temps de préparation d’apprentissage, de perte de sens, d’attente. Mais c’est aussi s’autoriser à s’engager dans des projets audacieux, impossibles, parce que nous ne craignons pas ces revers.



Il n’est aucune certitude à la réussite, mais deux évidences pour y parvenir. Sans essayer, rien n’existera. Et essayer, c’est accepter que les échecs, les errements, les retours en arrière seront nos guides autant que les quelques succès.


Comparé à la tâche, le premier tour du monde comme la lune ne sont que des jouets d’enfants. Le mur est autrement plus élevé maintenant. Nous ne créerons ce monde durable auquel nous aspirons qu’avec l’ambition de le rendre possible, l’acceptation qu’il ne sera pas parfait et la certitude que, malgré les urgences, le chemin sera long et presque infranchissable, mais qu’il nous obligera ainsi à être meilleurs pour dépasser les défis qu’il nous imposera. Seul, ce ne sera pas possible. A quelques milliards de cerveaux, cela le deviendra. Notre première tâche. Unir les forces. Un sacré premier défi. Il nous faudra… de la persévérance !

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