Alors c’est quoi, la solidarité ? Ce n’est pas seulement aider les autres ou collaborer à un projet commun (ce qui est déjà très bien cela dit). La solidarité, c’est la capacité, la volonté, de regarder un problème dans son ensemble, en considérant toutes les implications de nos actions et en comprenant les différences de situations des uns et des autres. C’est ne plus tenir compte d’un prisme unique, mais réaliser les liens tissés qui entremêlent la toile de nos actes. Que MON besoin -et il a de l’importance bien entendu- ne soit plus l’unique base de décision au profit du besoin commun. Ce n’est pas facile, car nous ne pensons pas toujours à ce qu’implique un acte, et nous ne le savons pas toujours. Ce qui explique que la solidarité demande plus d’effort, plus de questions, plus de changement que de collaborer. Car il faut se forcer à questionner « qui est-ce que j’impacte en faisant cela ? ».
En tant de crise, être solidaire est le seul moyen de comprendre l’action commune, qui va au-delà de la personne. Sans cela, les crises se dépassent aussi bien entendu. Mais avec beaucoup, beaucoup plus de casse et de détresse qu’en acceptant, durant le temps de crise, une solidarité bien plus importante qu’en temps normal.